Les Rivières Rouges : Cians, Roudoule, vallon de Cante et clue d’Amen

de leur source à leur confluence avec le Var
labellisées en août 2018

Actualités des Rivières Rouges :

Les bassins versants et les rivières : « Le Colorado Niçois »

Les rivières rouges sont situées dans le département des Alpes Maritimes, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Nice, dans le massif du Mercantour. Elles méritent d’être préservées et reconnues pour leur excellence environnementale et paysagère. En effet, le Cians, la Roudoule, le vallon de Cante et la clue d’Amen (affluents du Var amont), appelées rivières rouges, sont des bassins versants remarquables à haute valeur patrimoniale en France. Le massif du dôme du Barrot dans lesquelles ces rivières coulent ainsi que les gorges qu’elles ont creusées, constituent des paysages à forte identité notamment marqués par leur couleur rouge dû à la roche sédimentaire, la pélite, qui les composent. Par forte pluie, la région étant soumise à un régime de crues torrentielles, les rivières se teintent de rouges accentuant encore l’ambiance particulière de ce secteur. La mise en œuvre d’une démarche de labellisation était nécessaire pour préserver ce magnifique patrimoine et contribuer à développer un tourisme éco-responsable sur le territoire.

Le Cians

Le Cians est une rivière qui serpente sur 25 km. La surface du bassin versant est de 166 km² avec de nombreux affluents. La source de ce cours d’eau se situe en plein cœur du parc national du Mercantour à environ 2000 m d’altitude au pied du mont Mounier (2817 m). La rivière traverse de vastes prairies vers le sud, puis après le village de Beuil, la vallée se resserre en formant des gorges encaissées : les gorges supérieures du Cians. Le lit de la rivière est creusé dans les pélites rouges puis dans les calcaires blancs formant les gorges inférieures du Cians. La rivière incise la vallée en passant à proximité de villages perchés typiques : Beuil, Rigaud, Lieuche, Thiery, jusqu’à sa confluence avec le Var à quelques centaines de mètres en amont de la commune de Touët-sur-Var. Le bassin versant du Cians est en grande partie classé en zone Natura 2000 « Massif du Lauvet d’Ilonse et des Quatre Cantons – Dôme de Barrot – Gorges du Cians ».

La Roudoule

La Roudoule est une rivière de 14,2 km de long. La surface de son bassin versant est de 48,9 km². Sa source se situe à 2040 m d’altitude au pied du Dôme de Barrot (2137 m), sur la commune d’Auvare. La rivière traverse une succession de gorges creusées dans les pélites rouges et les calcaires. Le bassin versant de la Roudoule est caractérisé par son ancienne histoire minière. A la fin du XIXème siècle, le hameau de Léouvé fut le lieu d’une exploitation importante du minerai de cuivre, aujourd’hui terminé, le site accueille un musée de la mine.

La Roudoule incise la vallée à proximité du village de La Croix-sur-Roudoule jusqu’à la ville de Puget-Théniers où elle se jette dans le Var.

La clue d’Amen

Au cœur de la Réserve naturelle Régionale des Gorges de Daluis et en partie sur le site Natura 2000 « Castellet les Sausses – Gorges de Daluis », la clue d’Amen parcours 5,3 km depuis sa source jusqu’à sa confluence avec le fleuve Var. C’est un vallon extrêmement sauvage, dont l’accès est entièrement règlementé et qui se termine par une spectaculaire cascade de plusieurs centaines de mètres : la cascade d’Amen.

Le vallon de Cante

Long de 7,85 km la rivière située sur les communes de Sauze et Guillaumes, fait partie du site Natura 2000 « des Entraunes » et du site Natura 2000« Castellet les Sausses – Gorges de Daluis ». Elle se jette dans le fleuve Var.

De gauche à droite : le Cians, la Roudoule, la clue d’Amen et le vallon de Cante.
Photos : SMIAGE (Y. GOUGUENHEIM, image-rivières.com et R. LUQUES, calune-prod.com), CCAA (L. DELAIS)

Caractère sauvage des Rivières Rouges

Situées en partie dans le Parc national du Mercantour, dans 3 sites Natura 2000 ainsi que dans la Réserve Naturelle Régionale des Gorges de Daluis, ces rivières sont labellisées de leur(s) source(s) jusqu’à leur confluence avec le Var soit 53km de rivières au total. Les quatre bassins versants sont très peu altérés par les activités humaines et peu urbanisés, puisque les vallées, très encaissées, sont difficiles d’accès. Ils sont en majorité recouverts de forêt.

L’eau y est de bonne qualité, et la morphologie est très peu modifiée. Les quelques ouvrages (seuils, buses) recensés ont très peu d’impact sur le transit sédimentaire et la franchissabilité piscicole. De par leur caractère naturel ces rivières comprennent de nombreux habitats qui accueillent une biodiversité très riche. Nombres de ces espèces sont d’intérêt communautaire ou patrimonial. Parmi la faune, on retrouve des mammifères (Barbastelle d’Europe, Noctule de Leisler, Loup gris), oiseaux (Aigle royal, Circaète Jean-le-Blanc, Faucon pèlerin, Tétra  Lyre, Hibou Grand-Duc, Cincle plongeur), amphibiens (Spélerpès de Strinati, Salamandre tachetée, Grenouille rousse, Alyte accoucheur, Grenouille agile, Crapaud commun), lépidoptères (Parnassien apollon)  et mollusques (dont les endémiques Maillot et Marbrée des pélites). Plusieurs espèces végétales sont également remarquables avec notamment l’Ancolie de Bertoloni, l’Aspérule à six feuilles, la Gentiane de Ligurie ou encore le Cirse des montagnes.

Le film

Présenté par la Communauté de Communes Alpes d’Azur en partenariat avec le SMIAGE Maralpin
Réalisé par Robert Luquès et Yannick Gouguenheim.

Le programme d’actions

La labellisation des rivières rouges entraine la mise en place d’un programme d’actions pour les années 2017 à 2024 commun aux quatre rivières à l’exception d’une action propre au Cians : la restauration des espaces de mobilité modifiés suite à la création d’une route (D28), dont certains tronçons ont été abandonnés après la création de tunnels.

Le principal objectif du programme d’actions commun est la conservation du bon état de ces rivières.

Ce dernier propose 17 actions décomposées en six orientations :

  • Etudes : diagnostic ouvrages, étude de l’impact des activités de pleine nature, étude de l’impact du salage des routes, étude de la valeur économique des services écosystémiques ou encore évaluation de l’impact des prélèvements dans le lit principal et ses affluents.
  • Restauration et protection des milieux aquatiques et de la dynamique naturelle : restauration des points noirs identifiés, surveillance de la qualité du milieu par le biais d’un monitoring, accompagnement et aide à la gestion halieutique.
  • Sensibilisation et communication : développement de l’identité du label et éditions de guides pratiques.
  • Acquisition et gestion des données relatives à l’eau : développement d’un réseau de mesures et démarche participative.
  • Gestion des activités de pleine nature : concertation autour de la pratique des activités aquatiques.
  • Gestion et animation : coordination des acteurs, animation du site labellisé et développement de partenariats divers.

Tournage du film et animations auprès des enfants du centre aéré sur les Rivières Rouges, 2018
Photos : SMIAGE